Entrepreneuriat ou Salariat : Quel est le bon choix pour toi ?
Partie 2/3

Entrepreneuriat ou salariat ? Salariat ou entrepreneuriat ? C’est une question que chaque personne sensée et ambitieuses se pose à un moment de sa vie. Cette question vient turlupiner beaucoup plus tôt, dans la vingtaine, quand l’envie d’évolution personnelle et professionnelle devient pressante. Dois-je travailler à mon propre compte ou ou être employé.e salarié.e ? Avec laquelle de ces voies gagnerais-je le mieux ma vie ? J’écris cet article car tu es tiraillé entre ces deux chemins. Attention, je ne compte pas te dire que l’un est meilleur que l’autre. Je t’exposerai mes observations concernant l’entrepreneuriat et le salariat afin que tu puisses apprécier et faire le bon choix pour toi. Ceci est la deuxième partie dédiée à l’entrepreneuriat.
Entrepreneuriat : La liberté et l’audace ?
L’entrepreneuriat est la plus part du temps présentée comme le meilleur choix. Personne ne le dit explicitement mais c’est bien ce que les gens sous-entendent quand ils annoncent qu’en entreprenant, tu sera s ton propre chef. Tu n’auras de compte à rendre à personne. Au lieu d’avoir un salaire limité comme c’est le cas dans le salariat, tu pourras amasser de plus grosses sommes d’argent et t’en mettre plein les poches. Tu connais bien cette rengaine.
Une liberté totale
Tu choisis quoi faire, comment le faire, et avec qui. Tu deviens ton propre patron. Tu n’as pas à être subordonné.e et c’est plutôt toi qui vas « commander » d’autres personnes. Tu travailles quand tu veux et même depuis une plage à Bali si tu veux. Tu n’as pratiquement pas de contrainte comme dans le salariat car, de toutes les façons, c’est toi qui décides de tout.
Un potentiel illimité
Ton travail et ton ambition déterminent tes résultats. Pas de plafonds de verre ici. Tu n’as pas à espérer une promotion qui n’arriveras peut-être pas. Tu es déjà PDG ou CEO (j’ai roulé des yeux) et ton entreprise est sur le même pieds d’égalité que les autres entreprises de ton secteur d’activité alors le ciel est la limite.
Un impact direct
Chaque décision que tu prends dans ton activité entrepreneuriale influence directement la vie des gens. Et ça, c’est une sensation unique. Tu participes à changer les choses, à l’amélioration des conditions de vie.
Comment conçois-tu l’entrepreneuriat ?
Lancer ton propre projet, c’est excitant. C’est l’opportunité de construire quelque chose à partir de zéro, selon tes propres termes. Mais attention, l’entrepreneuriat, c’est aussi des défis : l’instabilité financière, la pression de devoir tout gérer, et parfois, la solitude.
C’est vrai que tu décides de tout concernant ton activité : quelle activité ? Comment ? Où ? Pour qui ? Quand ? Avec quels fonds ? Ne vois, cependant, pas uniquement l’effet de personnalisation. Chaque tournure que tu donneras à ton business peut littéralement l’amener à l’échec. Chaque jour est une lutte. Tu te débats pour garder la tête hors de l’eau ou ne pas carrément sombrer. Je ne suis pas sûre que tu auras la tête à faire le malin avec un sigle de 3 lettres pendant que tu risques de perdre ton investissement à tout moment. Ici en Afrique de l’ouest, les dirigeants de SARL sont appelés « Gérants », pas CEO.
Il est aussi très probable que le nombre d’employés de ta boite reste zéro pendant plusieurs années, si la boite survie plusieurs années. Tu n’auras pas l’occasion d’aboyer des ordres à des employés de si tôt, si c’est une raison qui enjolive l’entrepreneuriat à tes yeux.
Mon observation de l’entrepreneuriat
L’entrepreneuriat, ce n’est pas la vie en rose.
Être le ou la boss ne signifie pas que tu sauras tout ce qu’il te faut faire pour réussir dans l’entrepreneuriat. Tu apprendras que les clients n’apparaissent pas tous seuls dès que ton offre est prête. Et sans client, ton business n’aura aucune entrée d’argent ne serait-ce que pour couvrir ses charges mensuelles de fonctionnement. Ton salaire personnel sera surement moins élevé que celui d’un fonctionnaire de l’État. Enfin… si tu es en mesure de te payer chaque mois. Ce n’est pas évident. Ce n’est pas toujours par choix que les entrepreneurs ne se versent pas de salaire au début de leur activité. Tu découvriras les dures réalités au fur et à mesure selon le profil de ton business.
L’entrepreneuriat, n’est ni facile, ni gain rapide.
Entre incapacité de bien structurer ton projet et ta comptabilité dans tes débuts et concurrence malsaine une fois que tu deviendras meilleur.e dans le business, ton coeur vibrera au rythme des problèmes quotidiens. Une entreprise devient profitable au bout de 10 ans environ, selon le secteur et son positionnement. Il faut donc de la maitrise de soi et beaucoup de patience pour être entrepreneur.e.
L’entrepreneuriat, ce n’est pas glamour.
Les entrepreneurs concentrés ne restent pas propres et tirés à quatre épingles trop longtemps. Ils transpirent car ils sont quasi toujours au four et au moulin. Finalement, les horaires de travail de l’entrepreneur sont plus contraignants que celui du salarié. Travailler de nuit, pendant que les salariés se reposent, est souvent une nécessité pour faire avancer son activité. Il n’y plus aucune différence entre jours de semaine, jours fériés et week-end car l’entrepreneur, étant le moteur de son entreprise, n’a d’autre choix que d’y travailler tous les jours.
L’entrepreneuriat impacte fortement l’entrepreneur.e.
De plus, l’entrepreneuriat implique un facteur émotionnel important qu’il est important de prendre en compte. Tout échec subit par l’entreprise peut énormément peser sur le mental de l’entrepreneur qui s’en sentira responsable. C’est très difficile de garder un commerce à flot quant on traverse des moments de doutes personnels, de pression familiale, de fatigue générale ou lorsqu’on a essuyé rejets et échecs à la chaine.
L’entrepreneuriat, c’est spirituel finalement.
En somme, avant d’avoir un réel impact sur la société ou d’assouvir ses désirs personnels de richesse, l’entrepreneur paie le prix fort. Sa personnalité, sa vie, ainsi que ses propres finances sont impactées en premier lieu. N’entreprend pas qui veut. La nécessité de se former convenablement et de se faire accompagner est grande pour quiconque voudrait réussir son bout de chemin dans l’entrepreneuriat.
Les vrais avantages de l’entrepreneuriat
Loin des clichés qui idéalisent l’entrepreneuriat comme un eldorado de liberté sans contraintes, il est essentiel d’en restituer la réalité nuancée, mais profondément enrichissante. Les vrais avantages de l’entrepreneuriat sont plus subtiles.
1) La flexibilité, pas la liberté totale
Beaucoup imaginent que l’entrepreneur jouit d’une liberté absolue : pas d’horaires imposés, décisions souveraines, vacances à volonté. La réalité est différente. Ce que tu gagnes en choisissant l’entrepreneuriat n’est pas l’absence de contraintes, mais la capacité d’aménager tes contraintes en fonction de tes priorités. Non, tu ne feras pas « ce que tu veux » toute la journée.
La flexibilité signifie que l’on peut choisir de travailler tard pour libérer ses matinées, privilégier un projet personnel à certaines périodes, prendre des pauses quand on en a besoin, décider sur quoi concentrer son énergie, ou encore modeler son environnement de travail selon ses besoins intérieurs. C’est une autonomie d’organisation précieuse. Mais cette flexibilité ne fait pas disparaitre les obligations. Tu auras toujours des engagements, des délais, des clients à satisfaire. Les clients, les fournisseurs, les collaborateurs : chacun impose un certain rythme dont l’entrepreneur doit tenir compte avec maturité.
La flexibilité te permet de mieux vivre les contraintes liées à toute activité professionnelle et/ou commerciale. Comprendre cela dès le départ évite de grandes désillusions et permet d’embrasser pleinement cette flexibilité comme une chance rare de sculpter ta vie active en fonction de ce qui a du sens pour toi.
2) La polyvalence accrue
L’entrepreneuriat est l’un des rares chemins de vie qui exige une transformation rapide et continue, aussi bien sur le plan technique qu’humain.
Très vite, il ne suffit plus de savoir « faire » ton métier, ce dans quoi tu es spécialisé. Il faut savoir vendre, communiquer, négocier, gérer l’incertitude, et parfois aussi réparer les erreurs, convaincre sous pression, inspirer sans certitude. Autrement dit, entreprendre te propulse en te forçant à acquérir « hard skills » et « soft skills » que tu n’avais peut-être pas prévu d’acquérir. Par exemple, j’ai du apprendre à faire fonctionner un site internet, à en faire la maintenance, juste parce que mon activité est digitale. Ce sont des compétence distantes de mon domaine de spécialisation lié aux sciences sociales et humaines.
Pour être plus claire, lorsque je dis hard skills, je parle de savoir-faire technique. Et, quand je dis soft skills, j’entends savoir-être indispensable.
Sur le plan du savoir-être, l’entrepreneur apprend à se relever face aux échecs, à développer une résilience silencieuse, à tempérer ses émotions devant ses équipes ou ses clients, et à cultiver une foi lucide dans sa vision même lorsque les résultats tardent. L’entrepreneuriat forge ton caractère autant que tes compétences. Chaque problème devient une occasion de te renforcer.
Chacun de tes défis travaille ton muscle émotionnel. Au fil des années, l’on devient plus solide, plus intuitif, plus stratège — mais aussi plus humble face à la complexité du réel.
3) Le canal de revenu déplafonné
Le salariat, par sa nature, impose des plafonds. Dans l’entrepreneuriat, même si les débuts peuvent être modestes, le potentiel est théoriquement illimité.
Chaque client gagné, chaque solution développée, chaque marché conquis vient ajouter une couche à ton flux financier. La croissance n’est pas linéaire. Elle est souvent exponentielle, surtout lorsque l’entrepreneur réussit à créer des systèmes indépendants de son temps par le biais d’offres hautement distribuables, d’équipe autonome et d’automatisations).
J’insiste. la croissance n’est pas linéaire. Tu peux stagner pendant longtemps, puis exploser d’un coup grâce à une bonne idée, un bon réseau, ou une opportunité que tu as su saisir.
Cela demande de la vision, des investissements intelligents et beaucoup de patience, mais c’est précisément cette possibilité — celle de voir ses revenus décupler parce qu’on a su combiner créativité, audace et persévérance — qui rend le chemin entrepreneurial si singulier.
4) L’épanouissement pur
Au-delà des résultats financiers, l’un des plus grands cadeaux de l’entrepreneuriat est l’alignement.
Construire une activité selon ses valeurs, choisir ses partenaires selon ses affinités profondes, servir un public en résonance avec ce que l’on est : cela donne à la vie professionnelle une saveur que peu de carrières offrent.
Quand, en tant qu’entrepreneur, tu te réveille chaque matin pour bâtir quelque chose qui fait sens pour toi, la notion même de travail se transforme en quête de satisfaction personnelle.
Le stress, les défis et les longues heures sont vécus autrement que des drames. Ils deviennent plutôt des passages initiatiques sur un chemin que l’on a choisi en conscience.
Cet épanouissement, discret mais puissant, est l’une des raisons pour lesquelles tant d’entrepreneurs disent qu’ils ne reviendraient « jamais en arrière », même après avoir traversé de grandes tempêtes.
5) Le puissance d’action
Enfin, l’un des trésors les plus sous-estimés de l’entrepreneuriat est le capital relationnel que l’on construit en chemin.
Chaque collaboration, chaque partenariat, chaque client satisfait vient enrichir un réseau vivant, fait d’êtres humains aux talents et aux ressources variées. Ce réseau devient un levier silencieux, une véritable puissance d’exploitation qui peut apporter à tes activités un boost insoupçonné. Une seule rencontre peut tout changer : t’ouvrir des portes, faire décoller ton business, ou te propulser vers des projets bien plus grands que ton idée initiale.
Ton projet initial n’est alors qu’un point de départ. Grâce à cette toile relationnelle, il peut muter, croître, se réinventer et toucher d’autres sphères, bien au-delà des ambitions premières. Ce réseau est une forme de puissance massive cachée, qui ne se monnaye pas. Toutefois, elle se cultive avec authenticité, respect et vision.
Il n’y aura pas de conclusion cette fois non plus. Nous n’en avons pas encore terminé. Je publierai une troisième partie à cet article qui pourrait être la fin de cette série. Dans la troisième partie, je détaillerai mes recommandations pour t’aider à faire ton choix sereinement entre le salariat et l’entrepreneuriat.
N’hésite pas, entre temps, à partager ton avis, ton expérience sur le sujet ou tes questions avec moi par email ou message sur Linkedin. Voici le lien pour prendre rendez-vous pour une Discussion Privée en personne.
À Suivre.